Intention de restructuration chez Manufast

Le 9 mars dernier, la direction de Manufast a annoncé son intention de procéder à un licenciement collectif lors d’un Conseil d’Entreprise extraordinaire. Si l’intention se concrétise à l’issue des négociations prévues, la Febrap s’engage à tout mettre en œuvre pour aider les travailleurs licenciés à intégrer d’autres entreprises de travail adapté.

21-3-2023

A l’heure d’écrire ces lignes, l’asbl Manufast est engagée dans la procédure dite ‘Loi Renault’ : un calendrier et un processus ont été fixés pour le bon déroulement de la phase d’information et consultation légale. Des réunions hebdomadaires sont tenues pour échanger les informations demandées et partager les points de vue afin de concrétiser un plan d’avancement en collaboration avec les partenaires sociaux. C’est pourquoi toutes les mesures évoquées jusqu’ici sont écrites au conditionnel.

Actuellement, Manufast met tout en œuvre pour soutenir et assister tous les membres du personnel dans cette période difficile. Différents canaux de communication formelle (via email, intranet…) et informelle (via les assistantes sociales, l’ergothérapeute, les RH, l’encadrement et les moniteurs) ont été ouverts. Si nécessaire, Manufast envisage de faire appel à des ressources spécialisées dans la matière.

Nos pensées vont bien entendu à tous les travailleurs de Manufast qui ont été informés de l’intention de restructuration annoncée le 9 mars dernier. Nous mesurons l’impact que l’insécurité générée par une telle annonce peut susciter chez tous les travailleurs de l’ETA berchemoise, et même au-delà sur leurs proches.

C’est pourquoi, aux côtés des forces vives de Manufast, la Febrap est bien décidée à mettre tout en œuvre pour aider les travailleurs qui seraient licenciés à faire la transition vers de nouvelles opportunités. Aide au replacement des travailleurs Très concrètement, en bonne intelligence avec Manufast, la Febrap s’engage à :

  • travailler de concert avec le pouvoir subsidiant (la COCOF) pour faciliter administrativement l’engagement d’un travailleur licencié dans d’autres ETA,
  • faire remonter les demandes des ETA bruxelloises qui seraient en capacité d’accueillir des travailleurs supplémentaires,
  • faire intervenir les ergothérapeutes du secteur afin de lister les compétences des travailleurs à replacer, et les besoins des postes à pourvoir dans d’autres ETA,
  • collaborer activement avec les organisations syndicales afin de trouver la dynamique la plus positive possible pour le replacement des travailleurs,
  • travailler avec les fédérations d’ETA wallonne (EWETA) et flamande (Groep Maatwerk) pour identifier d’éventuelles opportunités d’engagement dans les maatwerkbedrijven/ETA hors de Bruxelles.

Des solutions pour demain

Notre fédération plaide avec insistance auprès les autorités publiques depuis des années pour que les ETA bruxelloises soient mieux soutenues et que des aides à la reconversion leur soient accordées. Outre le déclin du mailing et du print (qui affecte particulièrement Manufast), d’autres difficultés structurelles sont également rencontrées par l’ensemble du secteur : la désindustrialisation de l’économie bruxelloise, l’automatisation, la concurrence des régies pénitentiaires, la main d’œuvre low cost étrangère… sont autant de facteurs externes qui raréfient les marchés de manutention confiés aux ETA. La situation s’est encore considérablement assombrie depuis 3 ans avec des difficultés supplémentaires conjoncturelles : Covid, explosion des coûts des énergies, indexations salariales et, pour le cas particulier de Manufast, une cyber attaque.

« En juin 2022, nous avions demandé une aide d’urgence auprès du Gouvernement bruxellois pour éviter des licenciements massifs et proposé une série de mesures pour redresser la barre. Nous n’avions été que partiellement entendus » (cf. communiqué de presse du 20/9/22), déplore le président de la Febrap, Benoit Ceysens. Le Gouvernement avait en effet accordé 2 millions sur les 3 millions demandés par le secteur pour garder la tête hors de l’eau.

A l’initiative du Cabinet Vervoort et en réponse à cette situation préoccupante, un groupe de travail a été chargé de rédiger un « New Deal » afin de repenser les règles et le financement des ETA bruxelloises. Ce groupe rassemble l’administration de la COCOF, le cabinet Vervoort, les organisations syndicales et la Febrap. Mais les conclusions de ce groupe de travail n’aboutiront pas avant de longs mois et, à budget inchangé, les nouvelles mesures proposées risquent de ne pas pouvoir être appliquées…

Parce que nous voulons représenter une force de proposition constructive, voici ce que nous demandons au Gouvernement bruxellois pour faire face à (court et) moyen terme aux difficultés des ETA bruxelloises, au-delà d’une éventuelle aide exceptionnelle et d’urgence pour 2023 :

  • créer une cellule de développeurs d’activités économiques pour les ETA bruxelloises pour aider à la reconversion des activités en déclin,
  • encourager le recours aux ETA pour les administrations publiques bruxelloises qui ne respectent par leur obligation d’engagement de personnes en situation de handicap,
  • mieux subventionner les postes d’encadrants, de RH et d’assistants sociaux considérant l’importance de ces postes pour assurer le but social de nos asbl,
  • permettre le développement des activités à l’extérieur des murs de l’ETA (via des contrats à réaliser sur les sites des clients) pour mieux répondre aux besoins des entreprises bruxelloises,
  • subsidier partiellement des supports techniques, commerciaux ou administratifs,
  • permettre de cumuler les subsides publics pour l’infrastructure (sans double subsidiation),
  • subsidier certains aménagements raisonnables pour les travailleurs vieillissants,
  • autoriser le cumul de certaines aides régionales avec les aides de la COCOF,
  • protéger du danger que représente la prison de Haren (les activités sont concurrentielles à celles de nos ETA et les prix annoncés seront une concurrence déloyale),
  • créer des incitants encourageant la sous-traitance aux entreprises de travail adapté.

Nous sommes convaincus que c’est la combinaison de ces mesures d’urgence et structurelles qui assurera un avenir à l’emploi des personnes en situation de handicap dans les ETA de la capitale.

Contacts presse

Michaël Lans (Chargé de Communication FEBRAP) : 0491 34 05 50, michael.lans@febrap.be  

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