Compte-rendu de l'event au Parlement francophone bruxellois

Quel est l’avenir des entreprises de travail adapté bruxelloises ? Subventionnées par la COCOF, elles proposent de l’emploi à 1450 travailleurs en situation de handicap dans la capitale. En équilibre permanent entre un objectif social et un impératif économique, ce modèle doit-il être réinventé ?

Le 24 mars dernier, la Febrap était invitée par la Présidence du Parlement francophone bruxellois à en débattre dans son prestigieux hémicyle avec les députés de l'assemblée. En voici quelques extraits en... vidéo  !

Les entreprises de travail adapté pour les Nuls

Qu'est-ce qu'une entreprise de travail adapté ? Une question souvent posée à Jean Wouters, directeur de TRAVIE -une entreprise de travail adapté bruxelloise- depuis qu'il a découvert ce secteur dans lequel il a le sentiment d'exercer "le plus beau des métiers". Il explique ce qui se cache derrière l'acronyme E.T.A. avec l'aide de témoignages audiovisuels de travailleurs et de moniteurs. Voici un petit extrait de son discours : "Une ETA est donc une ENTREPRISE de TRAVAIL ADAPTE. Entreprise, car nous sommes des entreprises comme les autres, avec toutes les composantes et contraintes que cela représente ; de Travail, car nous offrons un travail utile, valorisant, et rémunérateur (et donc non pas, comme auparavant, une occupation) ; et Adapté, car nos organisations sont dédiées aux personnes en situation de handicap. J’ai pu constater, au fil de ces premiers mois passés dans ce nouvel environnement, que nous sommes en fait bien plus que cela, et qu’au-delà d’un univers professionnel, les ETA sont considérées par les travailleurs comme leur deuxième famille, par les liens sociaux, l’accompagnement et l’écoute que nos organisations peuvent leur apporter. C’est important pour le travailleur, mais aussi rassurant pour son entourage familial. Bénéficier d’un encadrement de travail, de soutien social et d’horaires réguliers apporte, au-delà du salaire, une stabilité de vie aux personnes concernées." 

Les ETA, des entreprises funambules : comment continuer à remplir notre mission sociale dans le contexte économique concurrentiel actuel ?

Antoine Baudot (directeur de l’ETA Citeco) et Valérie Hourdain (assistante sociale à l’ETA APAM) nous parlent de la difficulté pour l’ETA d’aujourd’hui de combiner sa mission sociale avec un contexte économique en perpétuel changement.

Côté économique, Antoine Baudot évoque notamment l’impact des crises de ces deux dernières années, la concurrence inquiétante des ateliers de la prison de Haaren, la désindustrialisation massive de Bruxelles qui implique une nécessaire reconversion de certains métiers… Mais, peu importe l’incidence économique, le directeur insiste et martèle dans sa conclusion : la raison d’être de l’ETA est de toujours mettre l’humain au centre, quel que soit l’impact sur la rentabilité.

Côté social, Valérie Hourdain prend un pas de recul pour nous confier les défis quotidiens de son boulot d’assistante sociale en précisant d’entrée de jeu "qu’il est difficile pour le travailleur en situation de handicap de dissocier la vie au travail et la vie hors travail, tant ces deux sphères interagissent entre elles : pour de nombreux travailleurs, l’ETA fait partie de leur famille". Cette intervention fait suite au témoignage vidéo de Laura Vissers, une travailleuse en situation de handicap de l’ETA TRAVIE qui met en relief l’importance de l’encadrement psycho-médico-social assuré par l’ETA au sein de l'asbl. 

Diaporama d’initiatives inspirantes

Michaël Lans est responsable de la Promotion et de la R&D au sein de la Febrap. Il évoque la diversification des activités des ETA à Bruxelles durant les dernières années. Avec humour, il commence son intervention en précisant qu'il ne racontera que des jolies histoires qui commencent par "Il était une fois" et qui terminent par "Et ils vécurent un job heureux !".

Face à la demande pour de la manutention simple qui s’effrite inexorablement dans la capitale, les ETA sont sans cesse et plus que jamais en recherche de nouvelles activités. Michaël Lans évoque notamment les biscuits Made In Pilifs (lancés il y a quelques années et dont la production occupe aujourd'hui 30 personnes en situation de handicap), le hub de logistique alimentaire de Manufast, la collecte et revente de livres d'occasion de Citeco, les masques covid de TRAVIE et Brochage Renaître... Bref : une série de diversification qui ont prouvé la résilience et les capacités d'innover du secteur. Il prévient toutefois : sans une aide plus structurelle à la R&D, les ETA bruxelloises ne pourront continuer longtemps à faire face aux concurrences anciennes et nouvelles dans un contexte de changements économiques toujours plus rapides.

 

Le Politique : fossoyeur ou super-héros des ETA ?

Dans cette partie, nous étions invités à présenter nos recommandations pour assurer un avenir durable à nos asbl. Dans une introduction vidéo, les directeurs des entreprises de travail adapté bruxelloises listent brièvement ce qui pourrait les aider à affronter les défis actuels. Ensuite, Marie Dedobbeleer (Secrétaire générale Febrap) et Benoit Ceysens (Président Febrap) étayent ces demandes afin d'alimenter un moment d'échanges avec les députés bruxellois.

Voici le recueil de nos recommandations présentés par Benoît Ceysens et Marie Dedobbeleer aux responsables politiques présents. 

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